Lorsqu’on aborde le sujet de l’alimentation pendant la période d’allaitement, il est fondamental de comprendre que l’allaitement maternel n’est pas intrinsèquement associé à un risque de carence nutritionnelle pour la mère, mais qu’il peux néanmoins intensifier les besoins. C’est donc l’omission de répondre à ces besoins accrus peut mener à des carences nutritionnelles problématiques. Pour prévenir cette situation, il est impératif que la mère allaitante adopte un régime alimentaire équilibré, varié et adapté à ces besoins croissants.

L’augmentation des besoins nutritionnels

En parallèle, l’allaitement peut entraîner une perte de certains nutriments chez la mère.
Par exemple, le calcium est puisé des réserves osseuses pour répondre aux besoins de la production lactée. De même, la mère peut subir une diminution des réserves de fer suite à la grossesse et à l’accouchement, et l’allaitement peut nécessiter des apports supplémentaires de fer.

Il est crucial de prendre en compte les besoins en constante évolution du nourrisson pendant la période de l’allaitement, puisque cette phase est caractérisée par une croissance et un développement rapides.

Le lait maternel joue un rôle central en fournissant au bébé les nutriments essentiels nécessaires pour soutenir cette croissance, notamment les acides gras oméga-3, en particulier l’acide docosahexaénoïque (DHA), qui sont cruciaux pour le développement cérébral.

De plus, après l’accouchement, le corps de la mère doit entamer un processus de récupération pour retrouver son équilibre physiologique après les transformations qu’il a subies. Une alimentation appropriée contribue grandement à favoriser cette récupération, ainsi que la santé générale de la mère.

Les nutriments clés à surveiller

Les besoins nutritionnels individuels varient en fonction de facteurs tels que l’âge, le poids, la santé générale et le niveau d’activité physique de chaque femme. cependant, il existe des nutriments universels auxquels toutes les mère allaitantes devraient être attentives :

  • Le calcium par exemple, est essentiel, car l’allaitement peut entraîner une perte de calcium osseux. Il est recommandé de consommer une variété d’aliments riches en calcium, notamment des produits laitiers, des légumes à feuilles vertes, des légumineuses, des fruits à coque, des fruits de mer et certaines eaux minérales.
  • De même, la vitamine D revêt une importance particulière, car une carence en vitamine D peut avoir des répercussions sur le bien-être du bébé. Les femmes qui allaitent peuvent envisager des supplément de vitamine D si leur exposition au soleil ou leur alimentation ne leur en apportent pas suffisamment.
  • En ce qui concerne les oméga-3, en particulier le DHA, ils sont essentiels pour le développement cérébral du bébé. Les femmes allaitantes peuvent envisager d’augmenter leur consommation d’aliments riches en oméga-3, tels que les poissons gras, si nécessaire. 
  • il est également important de surveiller le fer, surtout si la mère a connu une perte de sang significative pendant l’accouchement ou si elle a souffert d’anémie pendant la grossesse, anémie et fatigue qui peuvent être le résultat d’une carence en fer et entraîner la prise de suppléments en plus de consommer des aliments riches en fer. 
  • Enfin, l’apport adéquat en iode est crucial pour la santé thyroïdienne de la mère et le développement cérébral du nourrisson. Les femmes allaitantes peuvent s’assurer de recevoir suffisamment d’iode en utilisant notamment du sel iodé dans leur alimentation. 

Cependant, l’alimentation de la mère pendant l’allaitement peut également avoir un impact sur le nourrisson, influençant son comportement, son développement et son confort digestif. Néanmoins, il convient de noter que la sensibilité du bébé à certains aliments varient d’un enfant à l’autre.

Les aliments à éviter

S’il est légitime de se demander s’il existe des aliments à éviter catégoriquement pendant l’allaitement, la réponse n’est pas nécessairement tranchée, car elle dépend en grande partie de la sensibilité individuelle du bébé. cependant, certains aliments se distinguent par leurs effet potentiels :

  • La caféine, présente dans des boissons telles que le café, le thé, le chocolat et certaines boissons gazeuses, peut entraîner une irritabilité et perturber le sommeil du bébé lorsqu’elle est consommée en excès. 
  • L’alcool consommé par la mère peut passer dans le lait maternel et affecter le bébé, notamment en perturbant son sommeil et son développement. Il est généralement recommandé de consommer de l’alcool avec modération et en choisissant des moments stratégiques, tels qu’après une tétée. 
  • Certains poissons, tels que le thon, le requin, le maquereau espagnol et flétan, contiennent des niveaux élevés de mercure, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur le développement du système nerveux du bébé. 
  • En présence d’antécédents familiaux d’allergies alimentaires chez le bébé, il peut être opportun d’éviter certains allergènes courants, comme les œufs, les arachides ou le blé en attendant une évaluation médicale.
  • Enfin, certains bébés peuvent réagir à des épices fortes et à des aliments susceptibles de provoquer des gaz, ce qui peut entraîner un certain inconfort.
  • Si le bébé présente des signes d’intolérance au lactose ou d’allergie aux protéines de lait de vache, il peut être nécessaire pour la mère de supprimer les produits laitiers de son alimentation pendant la période de l’allaitement.

En cas de doute ou de préoccupations concernant l’alimentation pendant l’allaitement, il est vivement recommandé de consulter un professionnel de santé ou de l’allaitement pour obtenir des conseils spécifiques et avisés.